LA COMMUNICATION NON VERBALE
La communication non verbale : silences, gestes,
postures, expressions faciales, ton de la voix, rythme de l’élocution,
vêtements… complètent le message auditif. Elle exprime les émotions, les sentiments, les valeurs. Cette
communication renforce et crédibilise le message verbal lorsqu’elle est adaptée
mais peut décrédibiliser ce même message si elle est inadaptée.
1.
Comment se fait la communication non verbale
On envoie et
on reçoit en permanence des signes non verbaux qui transitent par des expressions du visage,
des gestes et postures, le ton de notre voix, l'habillement, la coiffure, le maquillage, l’odeur, les silences, le
toucher.
Le langage
non verbal permet la communication entre personnes de langues différentes : le rire et l’expression de la
douleur sont les expressions non verbales les plus universelles. Mais ces
signaux ne sont pas universels et ils doivent être interprétés en fonction du
contexte. La signification d’un
geste dépend de la situation, de l'émetteur, du récepteur, de la culture, de la religion. Exemple : les vêtements blancs ou noirs pour
le deuil, selon la pratique religieuse dans différents pays.
Le chercheur américain Mehrabian a évalué l'équation du
comportement verbal/non verbal. Ce tableau illustre ses résultats et
les effets du paralangage sur la communication :
Lors d’un
entretien d'embauche, d’un entretien commercial ou d’une discussion entre
ami(e)s ce n'est pas seulement ce que
vous racontez qui est important. C’est également la manière de le dire qui
déterminera la suite des événements.
Pour bien
contrôler sa communication interpersonnelle, il est donc essentiel de
comprendre notre communication non verbale.
1.1.
Le silence
Les silences
font intégralement partie de la communication car ils expriment quelque chose
et qu'ils sont indispensables à l'écoute de l'autre.
Certains
silences sont lourds de sens. Il existe de multiples silences :
·
Celui de la personne furieuse,
offensée ou irritée qui se contient, qui n’est pas en paix avec elle-même et
avec les autres et cherche à s’isoler,
·
Celui de la personne attentive
qui écoute l’autre jusqu’au bout, pour comprendre ce qu’il veut dire et
recevoir son message. Il peut être un « intervalle » de réflexion entre
stimulant et réponse afin que la parole ne laisse pas place à l’impulsivité ou
à des automatismes de l’inconscient,
·
Celui de la personne qui
s’ennuie exprime le retrait et l’isolement des autres,
·
Celui de la personne qui n’a
rien à dire à un inconnu, ce silence d’indifférence se produit lorsqu’il n’y a
pas la volonté de communiquer avec l’autre,
·
Celui de la personne qui
exprime son incompréhension à ce qui est dit, ce silence dubitatif renvoie au
scepticisme ou à l’interrogation,
·
Celui de la personne qui
exprime le respect ou la révérence vis-à-vis d’une tierce personne,
·
Celui de la personne qui
exprime la supériorité, l’arrogance,
·
Celui entre amoureux. Ce
silence réciproque se réalise parce qu’il n’y a pas besoin de paroles pour se
comprendre. Il se produit lorsqu’il y a une connaissance et une communion
profonde entre les deux personnes qui sont en train de communiquer.
·
Celui de la personne qui
exprime la douleur ou le chagrin,
·
Celui de défit, d'obstination
qui est calculé,
·
Etc.
Chaque
silence doit être interprété et analysé en fonction du contexte. Il faut faire
très attention de ne pas produire d'inférences dans cette interprétation car
cela revient à donner un sens à ce qui semble vide. Un silence peut être
approprié ou inapproprié (comme des paroles). De nombreux aphorismes
l’illustrent. « Savoir tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de
parler » ; « Le silence est d’or » ; « Savoir tenir sa langue » etc.
1.2.
Le paralangage
Le Paralangage va au-delà des mots prononcés. Il inclut
le timbre et le volume de la voix, le rythme des mots, les coupures d'une
phrase. Le Paralangage entour les mots et exprime les sentiments à travers la façon dont ils sont dit. Exemple
: « OUI, je vais le faire » peut être pris dans de multiples sens. Amusez vous
à prononcer cette phrase de multiples façons pour lui donner des sens
différents.
1.3.
Les gestes et attitudes
Ils ont
certainement été les premiers moyens de communication entre les humains et
constituent un véritable paralangage qui accompagne et
complète le message verbal.
La gestuelle
se manifeste par des postures qui peuvent concerner : la tête, le buste, le
bassin, les jambes et les bras.
Par les gestes, nous nous exprimons et nous pouvons avoir un comportement de
défense ou d’agression.
. Le hochement de la tête d'avant en arrière qui signifie l’approbation,
. La main tendue en signe de paix,
. Le poing levé en signe de révolte,
. Le bras ou le doigt d'honneur,
. Etc.
Si, nous
sommes mis en cause, interpellés, nous avons alors des gestes barrières. Parmi
les plus courants :
. Les mains sur les oreilles, sur les yeux ou sur la bouche,
. Les bras croisés,
. Se frotter les mains,
. Les formes
de réajustement : la mèche des cheveux, le pli d'un pantalon, d'une jupe, la
poussière imaginaire, le raclement de la gorge...
On
communique également à travers des signes conventionnels :
. Le doigt pointé vers la porte signifie « sortez ! »
. Le signe de la main pour dire « au revoir »
. Le hochement de la tête pour dire « oui »
. Le
battement de mains (applaudissement) pour montrer notre satisfaction devant une
manifestation. 1.4. Expressions faciales, mimiques et
mouvements corporels
Ce sont les
expressions de visage qui expriment des émotions : la joie, la surprise, le
dégoût, la tristesse, la colère, la peur… Ces mimiques peuvent renforcer le
message, mais elles peuvent le modifier et changer sa signification.
. Le clin d'œil indique que ce qui est dit ne doit pas être pris au
sérieux,
. Le regard soutenu signifie une intention hostile,
. Le regard
panoramique est destiné à impliquer tous les interlocuteurs afin que tous
se sentent concernés par le message.
Ils peuvent
être voulus tel que le sourire à une personne, mais souvent ils sont
incontrôlés et involontaires (Le pied qui tape sous la
table et qui exprime l’agacement, l’irritation ou l’ennui, les
yeux écarquillés, les sourcils froncés etc.). Ils font partie intégrante de
notre comportement global.
Le regard
est certainement la partie du corps qui exprime le plus de nous même « les yeux
sont le miroir de l'âme »
Il est
capital de tenir compte des expressions faciales et des mouvements corporels
afin d’éviter les malentendus.
1.4.
Le langage d'objet – l’apparence : vêtements, bijoux etc.
L’apparence
correspond à l'allure générale d’une personne. C’est ce que l’on voit en
premier lieu : le vêtement, la coiffure, le maquillage, les accessoires.
C’est un élément majeur des
premières impressions que l'on a d'une personne. Les vêtements : Le
choix des vêtements et des accessoires est fait généralement en fonction de
l'âge, du physique, de la situation professionnelle, des goûts personnels, du
milieu social etc. On constate depuis le début des années 70, une évolution
dans la tenue vestimentaire, une plus grande décontraction, une plus grande
variété des tenues, de choix des tissus et des couleurs. Cette
évolution est liée à l’évolution des normes et codes sociaux, au développement
de la société de consommation, à l’exacerbation des désirs narcissiques et au besoin conscient ou
inconscient de distanciation ou de distinction des formalismes sociaux. Par le
choix de notre tenue, nous voulons donner une certaine image de nous-mêmes. Il
y a lieu de distinguer trois types
d'images :
. L’image projetée : image de soi,
. L’image souhaitée : celle que l'on aimerait donner,
. L’image
reçue : celle qui est perçue par les autres.
La façon
dont une personne s’habille renvoie consciemment ou inconsciemment désir
d’appartenance à un groupe ou de distinction d’un groupe. L’habillement est
aujourd’hui indissociable d’un style : traditionnel, skateur, gothique, punks,
baba cools, biker, rastas, artistes, banquier – cadre supérieur, religieux,
militaires, hip hop etc. Les vêtements expriment :
. Des émotions et des sentiments : Les couleurs vives expriment la
vie, les couleurs sombres la mort.
. Des messages sexuelles : Les minijupes, les jeans, les décolletés
etc.
. Des statuts
sociaux : Le costume, la blouse, la combinaison...
Les accessoires:
Les objets
que nous portons (bijoux, sac, parfums et eaux de toilette, chaussures,
chapeau, casquettes) parlent de nous, de nos valeurs, de nos priorités, de
notre histoire (bijoux de famille), de
notre culture etc. Ils renvoient aux significations que nous leur attribuons. Ces
objets qu’ils soient
vestimentaires ou accessoires ou autres parlent de nous, qu'on le veuille ou
non, ce sont des choix que nous avons
fait, dont on doit assumer la responsabilité.
1.5.
Le toucher : C'est l'un des premiers modes de communication de l'être
humain. (L'enfant qui en est privé peut en souffrir toute sa vie). C'est
certainement le mode de communication
le plus fort qui soit. Dans nos sociétés occidentales, il est réservé aux
intimes. Ce mode de communication est plus ou moins développé selon les
cultures et les civilisations.
1.6.
Les rituels
Il s’agit de pratiques habituelles, que l’on relève dans des
situations courantes. On distingue le plus souvent les rituels de salutation,
de séparation, de remerciements et de présentation. Ces rituels sont différents
selon les cultures. Il existe, par exemple, différentes façons de se dire
bonjour : en se serrant la main, en s’embrassant,
en s’inclinant… Ces rituels de salutation varient selon les pays, et aussi selon les milieux
(famille, entreprise…) Communiquer efficacement nécessite de connaître ces rituels afin de
comprendre le comportement de nos interlocuteurs et aussi de les prendre en compte afin de
ne pas les heurter.
2.
Contexte des messages non verbaux:
2.1.
Le temps
Il est une forme de la communication. Dans nos sociétés,
il est jugé précieux et la personne qui est en retard est considérée comme
irrespectueuse ou légère. D'autres cultures ne lui accordent pas la même importance (Afrique par
exemple)
2.2.
L'espace
L'espace dans lequel se déroule une communication nous
affecte également. La gestuelle est réalisée dans un espace. Cet espace est
codifié. On connaît l'expression « garder ses distances ». Chacun d'entre nous
marque ses distances en parlant à l'autre. On distingue quatre zones de
communication :
. Zone intime (15 à 45 cm), ton de la confidence,
. Zone personnelle (entre 45 et 1,20 m), relations professionnelles,
voire amicales,
. Zone sociale (1,20 à 3,50 m), marque la fonction de chacun,
. Zone
publique (> 3,50 m), face à un public.
Toute
personne qui pénètre dans une zone qui ne lui est pas réservée commet une faute
et la personne qui en est victime
se sent mal à l'aise, déstabilisée, agressée. Nous possédons tous un territoire personnel que nous protégeons
des atteintes extérieures. Cet espace et les objets qui s'y trouvent peuvent devenir le
prolongement de notre corps physique. (Voiture, chaise, bureau etc.)
L'aménagement d'une pièce, la disposition des tables affecte notre
communication.
2.3.
Organisation des tables de travail
La répartition des personnes autour d’une table affecte
notre communication. Les
personnes sont face à face L’espace
est partagé, il n’y a pas de partie commune. Cette disposition ne favorise
pas la communication. Chacun reste sur son espace, elle est souvent retenue
par des personnes qui s’opposent.
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